Banasti Brestovac - Veliko Gradiste 14 juin

Le lendemain, par chance, il se met à pleuvoir juste après que j'ai roulé ma tente, et je quitte bien vite mon sinistre camping. De retour au village de Branaski Brestovac, je m'offre un café "serbe", avec quelques tartines de ma fabrication (dans les villages, on peut pas prendre de petit dej, et aussi finis mes petits cafés au lait), avec de la marmelade en portion, du miel et aussi une sorte de nutella.
A la sortie de Kovin, je m'arrête pour prendre en photos quelques oies sur mon chemin, quand 2 femmes m'abordent, curieuses. J'arrive maintenant à faire comprendre que je suis française, où que je veux aller, etc..., bref, à répondre aux questions habituelles.
Elles sont très admiratives, et l'une me propose d'entrer chez elle boire un café (encore un), et nous voila en train d'essayer de communiquer pendant plus d'une heure et demie, avec des gestes, mimiques, dessins...
Elle, c'est Slavica, et il y a là aussi son mari Georges.
C'est très gai, elle me détaille sa famille sur plusieurs albums photos, puis m'offre encore des cerises, de la limonade, etc...
Je dois lui envoyer à elle aussi une carte postale de mon arrivée sur la mer noire.
Et ce n est pas fini : j'ai à peine fait 2 km qu'une jeune femme blonde dans une voiture me fait des signes amicaux et s'arrête : elle est serbe, mais vit avec son mari et sa fille à Limeil Brévannes, en Région Parisienne. Encore plein de questions, puis elle me propose de l'accompagner chez sa mère au village voisin, où ils sont en train de préparer la fête du village pour demain.
Je suis tentée aussi, mais comme je viens de faire une grande pause...
La suite de la route est tout à fait bien, j'avance avec l'aide d'un petit vent favorable. A la sortie de Dubovac, je mange dans un petit resto, ce que je sais parfaitement demander : omelette et salade.
La TV diffuse justement le match de foot France/Pays Bas. La France prend la pâtée, et j'entends dans les commentaires le mot "phenomenal". Le petit garçon de la maison, dans les 6 ans, est intrigué par mon vélo. Je lui donne quelques biscuits, et lui me donne 2 bonbons. Il me répète plusieurs fois à toute allure 'My name is Marco"
Un peu plus tard, encore une voiture se gare devant moi, et un homme souriant me demande aussi d'où je viens, etc... Il me propose de boire une verre avec lui et son fils et ses amis qui sont là tout près, à quelques mètres de la route, sur un chantier, en train de construire sa petite "maison de week end". J'hésite encore, mais il m'inspire confiance, et là aussi, encore un très bon moment avec tous ces gens.
Vous pouvez voir sur la photo que je ne m'ennuie pas. L'homme en rouge, c'est Dragan, c'est lui qui m'a abordée ; il est guitariste dans un groupe de rock, et sa femme est suédoise. L'autre, celui qui fait un grand signe me dit que sa femme est prof de français et qu'elle me téléphonera sans doute. Un 3ème, celui qui a pris la photo est un mécanicien auto, et il est passionné par mon vélo, par le dérailleur, l'étudie dans tous les sens. Les autres disent en rigolant qu'il est bien capable de vouloir fabriquer le même. Faut dire qu'ici, et même depuis la Hongrie, les vélos locaux que je croise sont des ruines, des vélos bruyants qu'on ne trouverait même pas aux puces.
Encore un super moment.
Je suis vraiment touchée par la gentillesse spontanée des serbes envers moi. L'an dernier, à la Comédie du livre, j'avais discuté avec un jeune auteur Julien Leblay qui présentait son bouquin "Ballade cyclobalkanique" (je recommande : c'est le récit d'un voyage en vélo pour promouvoir le don du sang, http://voyage-grand-coeur.org) au stand de la librairie du Voyage. Lui aussi m'avait parlé des serbes et de leur accueil chaleureux. En France, nous avons tellement de préjugés, j'ai tout entendu sur les Serbes !
J'ai prévu ensuite de prendre un ferry pour traverser le Danube, et atteindre mon hébergement sur l'autre rive. Mes amis du chantier, optimistes, m'avaient assurée qu'il y avait un départ toutes les heures ... mais quand j'arrive à l'embarcadère de Stara Palanka (voir photo) à 17h, je découvre que le prochain n'est annoncé qu'à 19h !
Que faire en attendant?
On me propose une soupe de poissons, j'ai pas vraiment faim, mais je me dis que ce sera toujours ça de pris. Et depuis le temps que je l'attends, cette soupe de poisson du Danube !
Je calcule avec inquiétude que si la traversée dure 20 mn, je risque d'arriver à Veliko Gradiste, où il y a un camping, seulement vers 20h30, et je ne tiens pas du tout à rouler de nuit.
A 18h45 tapantes, je m'installe avec le vélo sur le ferry, mais personne ne vient avant 19h15, et on ne part finalement qu'à 19h30!
Une fois débarquée à Ram, je suis partagée entre l'obligation de me dépêcher, car la nuit tombe, et le désir de profiter du paysage au crépuscule qui est vraiment super, il y a seulement quelques pêcheurs, et tout est calme. Le Danube est à ma gauche, et l'autre rive, c'est la Roumanie!
Avant Veliko Gradiste, il y a un important complexe touristique (aux 3/4 vide), au bord du Silbersee. Je cherche le camping, mais il fait nuit, il tombe déjà quelques gouttes, et il y a plein de chambres à louer autour de moi. Vu que j'ai pas payé le camping la nuit dernière, je me laisse tenter (16 euros), et je ne regrette pas, c'est très bien, je peux entrer le vélo, et faire une lessive, la douche, recharger mes appareils....