Autant le soir pour décharger mon vélo que le lendemain, il se trouve quelqu'un qui arrive spontanément pour me le tenir et faciliter les manoeuvres.
Ce matin, c'est Bogdan, employé de l'hôtel, malingre, mystérieux et sombre, qui me questionne en chuchotant en anglais ... sur Lourdes ! Il veut savoir si je connais, si vraiment les gens pour qui la médecine ne peut plus rien sont effectivement guéris la bas, qu'est-ce que l'eau de Lourdes, s'il faut se baigner dedans pendant 1 jour, 2 jours ou une semaine.... Il me parle aussi d'exorcistes (il m'a fallu du temps pour comprendre !), demande s'il y en a en France, comment ça se passe. Il finit me dire qu'il est malade lui même et que c'est son seul espoir. Je lui dis en partant à attendre, mais il me répond avec un désarmant sourire que lui croit aux miracles.
Je continue ma route et après Hinova je souffre sur une formidable côte très longue, où en trois points sont installés des feux alternés (qui mettent une belle pagaille), car la route est impraticable sur la 2ème voie. Je pourrais dire que c'est en travaux, mais dans ce cas précis, ils semblent interrompus depuis bien longtemps.
Heureusement, je quitte peu après la nationale, et grâce à mes cartes achetées à Belgrade, je peux me cuisiner ma petite variante perso, en passant par de tous petits villages, pour couper en partie une grosse boucle qui longe le Danube.
A Gruia, je m'arrête photographier la façade de l'église
J'attire de plus en plus l'attention. Les gens sont assis par 2 ou 3 sur des bancs devant les maisons, tout le monde me fait des signes ou m'interpelle. Je ne veux pas paraître impolie et je leur réponds, en répétant comme eux une espèce de "Salute". J'ai l'impression d'être une star qui salue sur son passage !
Je suis arrêtée au moins 3 fois par des gens qui tiennent absolument à m'indiquer la route pour Calafat, alors qu'il n y a pas d'autre route !
Mais ce soir, j'ai prévu de faire halte à Cetate, où un "camping" est indiqué sur mes cartes. Encore une dernière côte infernale, et je vire sur 2 km vers le Danube, où je trouve un endroit très curieux, quelques beaux bâtiments anciens dont certains en rénovation, difficiles à décrire. Après avoir dérangé plusieurs personnes, un homme me propose une chambre dans un des bâtiments annexes. Bon, ce n'est pas non plus exactement un camping, mais j'aurais très certainement pu camper là. Comme j'ai vraiment besoin d'une douche, je préfère cette chambre toute simple dans un petit pavillon de 3 chambres, comprenant un grand hall avec de quoi cuisiner et une salle de bain commune. On me propose aussi de me préparer un repas pour le soir.
Je crois à tort que tout cet ensemble est vide ou presque, mais en fait je vois sortir pas mal de personnes réparties dans ces pavillons ou dans la maison principale où le repas a été servi, sur une table à manger de 16 couverts, un élégant salon avec un piano à queue, des objets anciens.
Il y a beaucoup de chiens ici aussi : en me baladant pour observer l'embarcation amarrée, ils sont arrivés sur moi, et j'en ai compté 11!
Quand l'un se met à aboyer, et que chacun s'y met à son tour, quel raffut!
Christina, la jeune femme qui m'a servie le repas me propose de visiter la maison : effectivement, là-haut sont aménagées d'autres chambres (plus luxueuses que la mienne), des espaces pour travailler, une terrasse sur le soleil couchant.
L'endroit est original et magique.
Avant de me coucher, j'étudie un peu mon itinéraire pour demain : toujours grâce à mes cartes, je m'enhardis, et décide de tenter une variante par la Bulgarie.
aujourd'hui 90 kms
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