Le matin, après un café, on se re-sépare Alain et moi, car je veux trainer encore un peu à Osijek, passer mon coup de fil matinal du dimanche matin à Michel...
Je traverse un petit marché où je craque pour une livre de cerises, depuis le temps que je les vois sur les arbres, et qu'elles me font envie...
Les villages traversés montrent de plus en plus de traces de la guerre, beaucoup de bâtiments sont en ruines, d'autres en restauration, beaucoup d'autres encore ont été à moitié rafistolés, et semblent rester comme ça pour toujours (en particulier les façades ne sont pas refaites).
Avant le village de Borovo, un orage éclate de nouveau (les journées se déroulent toujours de la même façon : chaleur très lourde, puis un orage assez bref, soleil, évaporation, re-chaleur étouffante ...).
J'avise des bâtiments agricoles et m'en approche pour essayer de trouver un abri, mais je suis arrêtée par une série de panneaux d'interdictions diverses. Je reste donc sous un arbre, espérant que quelqu'un passera me proposer un abri, ce qui ne tarde pas à arriver. C'est une jeune femme, Ingrida, qui me fait entrer dans un bureau, me propose un café, du jus de pomme, et on discute un peu en anglais.
Elle travaille dans cette ferme gigantesque, encore une ferme d'état, il me semble, qui a un cheptel de plus de 1000 vaches. Je suis surprise qu'elle travaille le dimanche, mais elle a pas l'air trop débordée.
Elle me montre les 2 chatons de 3 semaines avec qui elle partage son fauteuil.
L'orage fini, je repars, et à Borovo, je suis séduite par une accueillante petite église orthodoxe, qui, dans son jardin ouvert, dispose d'une table et de sièges en rondins.
Je m'installe pour y pique-niquer (vous pouvez vérifier : les cerises, un yaourt, du pain...).
C'est là qu'arrive le pope, un tout jeune et fort beau garçon, à qui je viens me présenter et m'excuser de mon installation. Il parle très bien anglais, me répond qu'il n'y a pas de problème, me demande même si j'ai besoin de quelque chose (tu parles, j'ai déjà rempli mes bidons au robinet). Il me parle de la guerre, de la cohabitation entre serbes et croates dans son village, que tout peut recommencer d'un moment à l'autre, mais qu'il faut bien continuer à vivre. Justement, il vient pour célébrer un baptême, et ouvre son église à une petite vingtaine de personnes qui accompagnent une jolie poupée habillée de rose. Je serais bien restée, mais je n'ose pas. Alain m'a dit plus tard que les baptêmes orthodoxes sont particuliers, car il y a immersion totale, pauvre petite!
Vukovar est en vue, c'est le Danube qui lui sert de frontière avec la Serbie, et c'est bien la vérité que cette ville a bcp morflé dans les années 90.
C'est encore aujourd'hui la désolation (enfin, pas partout, c'est tout de même une grande ville, avec un petit centre, des cafés, des restos, du monde dans les rues) et mes photos parlent d'elles mêmes (regardez en particulier le château d'eau, laissé volontairement en l'état, comme témoignage).
Ensuite photo de l'église un peu délabrée mais charmante d'Opatovac, et d'un nid de cigogne, il y a des cigogneaux, mais je ne suis pas arrivée à les cadrer.
Quelques bonnes grimpettes dans les villages viticoles avant l'arrivée à l'étape d'Illok, ville frontière.
Ici aussi, le camping annoncé sur un grand panneau avant l'entrée de la ville est inexistant. J'insiste auprès d'un hôtel un peu luxueux au bord du Danube, et obtiens l'autorisation, de très mauvaise grâce, de m'installer où je veux, il s'en fout.
Mais il est encore tôt, et je vais hésiter entre plusieurs possibilités, car j'ai aussi répéré un endroit plus joli et plus discret au bord d'un lac à pêcheurs.
En attendant, je vais me poser à une fête, une sorte de festival de danses traditionnelles où il y a bcp de monde.
Je discute avec un flic, bien sympa, qui d'une part m'explique qu'il s'agit de danses slovaques, car il y a une nombreuse communauté slovaque en Croatie, et que ces groupes sont venus de tout le pays, que leurs danses sont très appréciées (je confirme, c'est très bien, beaux costumes, belles allures, belles musiques), et d'autre part, il me conseille effectivement de camper au lac, que je n'ai rien à craindre, d'autant plus qu'il préviendra ses collègues qui feront des rondes pour surveiller l'endroit.
Mais finalement, je retrouve Alain à ce festival. Lui vient de trouver une chambre dans une panzio, très confortable et pas chère, et me conseille d'en faire autant. C'est finalement ce que je vais faire, imitée par un autre cyclo autrichien, un papy de 71 ans un peu édenté.
Le patron de la pension m'assure que c'est très dangereux de camper dans la nature à cause des mines. Je me demande s'il dit ça pour me convaincre de prendre une chambre chez lui, ou si c'est le policier qui était légèrement inconscient de me conseiller de camper près du lac
Le soir, le patron nous offre café et gâteaux (excellents, ils viennent de la pâtisserie voisine, qui lui appartient aussi), et on discute tous les quatre, avec l'autrichien, qui a une élocution difficile (d'abord, il a quelques dents manquantes, et puis on le soupçonne d'avoir abusé du petit Traminer, qui est la fierté de la ville d'Illok et aussi du patron). De notre côté, Alain et moi partageons une petite flasque de ce vin, et c'est vrai qu'il est bon. Mais la soirée est épuisante, avec ces discussions en anglais, en allemand...
Pendant ce temps-là, le fameux match se déroule (toute la journée j'ai rencontré des supporters énervés, des drapeaux aux voitures) et comme la Croatie a gagné, on a droit à quelques tours de ville avec les klaxons.
1 commentaire:
Bonjour Joelle,
Merci pour cette immersion totale (voir plus bas détail bapteme orthodoxe)en ex-yougoslavie. Et oui, malheureusement, il faudrait peu de chose encore aujourd'hui pour que cette poudrière explose !
Les excès footballistiques démontrent bien la fougue mal contrôlée de ces peuples !
Quand à la france footeuse, elle est morose ce matin (nos p'tits gars ont été en-dessous de tout !).
----------
Le baptême orthodoxe de l’enfant est pratiqué environ un an après sa naissance.
La célébration du baptême orthodoxe commence par la bénédiction de l’eau du baptistère et de l’huile d'olive (apportée par le parrain ou la marraine) par le prêtre qui verse ensuite l’huile dans l’eau. Déshabillé, l’enfant est ensuite enfoui dans une petite serviette blanche pour être plongé trois fois dans les fonts baptismaux.
Le nom de baptême orthodoxe, généralement celui du grand père ou de la grand mère, est prononcé par le prêtre au moment de l’immersion.
L'enfant est par la suite habillé avec des vêtements blancs et le prêtre lui passe autour du cou une chaîne avec une croix en or.
Le prêtre lui fait une onction de saint chrême sur le front, les yeux, les narines, la bouche, les oreilles, la poitrine, les mains et les pieds en disant ""Reçois la marque du don de l'Esprit Saint"".
Lors du baptême orthodoxe le baptisé et le prêtre font trois fois le tour du baptistère. Un lecteur lit l'épître aux Romains et le diacre lit l'Évangile. La cérémonie se termine par la litanie dite par le diacre. A la fin du baptême orthodoxe, les parents embrassent les mains de la marraine ou du parrain. Tous les invités souhaitent leurs meilleurs voeux aux parents :"" nas sas zisei"" (longue vie a votre enfant).
Une période de six jours doit s’écouler entre le baptême orthodoxe et l’ablution.
Lors de cette nouvelle cérémonie, le prêtre arrose avec de l’eau la ceinture et les linges de l’enfant puis l’enfant lui-même.
Pour terminer la cérémonie, le prêtre coupe quelques cheveux de l’enfant sur la nuque, le front et les côtés de la tête.
----------------------
Merci pour les nombreuses photos , il ne manque que le son !
On a compris que toi tu as + de son que souhaité !
A bientôt
gg_UC
Enregistrer un commentaire