Embarcadere de Calarasi - Cernavoda le 26 juin

Dès 6h, l'embarcadère est en pleine activité, je me demande bien d'où sortent de si bonne heure tant de voitures et de camions. Je ré-enfile mes vêtements encore moites de ma sueur d'hier, je ne suis plus à ça près, et l'air de rien je replie ma tente sous les regards intéressés des passagers qui attendent.
Je prends le bac de 8h, on ne me fait même pas payer, je suis devenue la mascotte!
De l'autre côté, si on se dirige vers l'Ouest, on atteint un poste frontière et la ville bulgare de Silistra (en photo), mais moi, je continue vers l'Est : la rive droite devient roumaine, et le Danube coule maintenant entièrement en territoire roumain.
Je remplis mes bidons à cette fontaine qui indique clairement que l'eau est potable.
Puis, je m'arrête au monastère Dervent, un havre de verdure et de fraicheur. J'avais préparé, à portée de main une jupe à enfiler sur le cuissard, car on ne plaisante pas avec la tenue dans les monastères. Dans l'église, une dame me fait remarquer une icône spéciale, qui représente la vierge et l'enfant : elle me dit qu'elle est très importante, et que je dois me baisser et passer dessous, ce que je fais très docilement.
Beaucoup plus tard : je réalise que j'aurais pu passer la nuit dans ce monastère, comme l'ont fait plusieurs cyclistes rencontrés par la suite, au lieu de mon campement miteux à l'embarcadère.




































Ensuite, la route correspond exactement à ce qui est annoncé sur ma carte : les flèches plus ou moins grasses indiquent des montées de type "modérée" à "difficile". De plus, la route jusqu'à présent asphaltée, est maintenant pavée (et mal!), et ca change bien des choses.
A Baneasa, je trouve un petit guichet qui prépare des "Mici" comme chez Valeria de Turnu Magurele. Je m'installe pour en manger 3, avec encore un soda citron, puis je vais m'acheter un seven days au supermarket d'à côté pour le dessert.
A Ion Corvin, je quitte la route indiquée dans le guide du Donau Radweg, qui mène directement à Constanta (80 km seulement), et je me risque sur un autre itinéraire plus aventureux, mais bien au plus près le Danube. Mon projet est d'atteindre d'abord Tulcea, de visiter le delta du Danube, puis de redescendre dans un 2eme temps sur Constanta, pour organiser mon retour par autobus.
C'est très très dur, je descends souvent du vélo pour pousser, je fais des pauses toutes les 20 mn, y a pas d'ombre, les villages sont plus espacés, plus pauvres aussi, la route est en mauvais état, bref, c'est pas la joie. De plus, ma carte n'indique pas d'hôtel à Cernavoda, qui pourtant semble une ville assez importante.
J'y arrive enfin et malgré tout, on m'indique l'hôtel Daria : c'est un 3 étoiles, mais c'est inespéré, et je me dis que ca compensera la nuit à l'oeil de la veille. C'est bien la 1ere fois que je "descends" dans un 3 etoiles, en fait je ne recommande pas du tout cet hôtel : accueil inexistant, pas aimable, je dois faire 2 voyages pour monter moi-même mes affaires à la chambre, 2 fois plus cher que celui d'Oltenitsa qui etait bien plus sympa, pas de petit dej non plus. Je découvre un peu tard qu'il y a une clim et un frigo dans la chambre, mais pas branchés, et les prises sont inaccessibles !
Le soir, je tente une sortie, histoire de chasser la petite déprime qui m'atteint. Il y a encore plein de monde sur une sorte d'avenue longeant un parc au bord du Danube. Mais une fois dans mes vêtements "civils", je n'ai plus aucun succès, j'ai même l'impression que les gens se moquent de moi, sans doute mal attifée, mal coiffée, et avec un T-shirt qui dévoile mon bronzage Tour de France.
Je me dis qu'en France aussi, dans les petites villes de province, les gens ne sont pas très malins...
Je ne suis pas motivée du tout pour aller dans un resto, je vais m'acheter quelques bricoles à manger, et je rentre tôt à l'hôtel, fatiguée.
Aujourd'hui 97.4 km

Aucun commentaire: