Kremps-Vienne 30 mai

Après encore un bon petit dej au café du camping, je repars, décidée à atteindre Vienne avant le soir. La sortie de Kremps, ville artistique et culturelle, est bien industrielle. Je choisis de rester sur la rive gauche, qui est à l'écart des routes. Il y a beaucoup moins de vent, il se lèvera plus tard à l'approche de Vienne, et également beaucoup moins de cyclistes (peut-être qu'ils sont sur l'autre rive). J'en profite pour faire quelques vocalises tranquillement, en vue du prochain concours Eurovision (j'ai donc raté celui de Belgrade, GG ?) et repasse en revue mes chansons préférées.
Voyez qu'on ne risque pas de mourir de soif en Autriche.
Je ne traverse aucun village jusqu'à Altenwörth, où un immense pont-écluse conduit à l'autre rive.
Maintenant jusqu'à Tulln, il n y a plus qu'une rive cyclable, bordée de maisons de vacances, de petits ports de plaisance. J'ai eu un coup de coeur pour Tulln, ville riante et historique. C est la ville natale du peintre Schiele. Il y a aussi quelques vestiges de l'époque romaine (une tour romaine et un musée).
Statue de l'empereur Marc Aurèle qui je suppose a dû gouverner cette province (Noricum) de l'empire romain.
Le peintre (?) Hundertwasser, dont je n'avais jamais entendu parler (et vous?) avait aussi choisi de s'établir ici sur ce bateau (il y a actuellement une expo de lui au Rathaus).
Mais Tulln est également fortement impliquée dans la légende des Niebelingen : c est ici qu'eut lieu la rencontre entre la princesse Kriemhild et Etzel (cad Attilla), roi des Huns, prélude à une terrible vengeance.
J'ai adoré ce magnifique ensemble qui illustre cet épisode : je me suis essayée l'autre soir à traduire un document qui résumait le chant des Niebelungen. Peut-être un jour je l'annexerais à ce message, sauf si quelqu'un peut s'en charger... eh eh voyez qui je veux dire ?
J'y ai aussi visité l'église des minorités et pique-niqué sur une pelouse ombragée.
Après Tulln, je reste rive droite, et j'arrive à Vienne vers 16h30, avec pas mal de vent. D'ailleurs, voici en image la confirmation qu'on jibe sur le Danube.
Vienne est immense, je mets 2 heures à longer les rives, à traverser plein de ponts interminables (mais très bien conçus pour les vélos avec des sortes de rampes en colimaçon), pour trouver mon camping,
. Toutes les berges sont pleines de gens qui font du sport, du vélo, du roller, se bronzent, boivent des bières, etc... Personne ne connait le camping, mais tous se décarcassent pour m'aider. Le moment fort de la journée : quand sur une ile au milieu de Danube, un monsieur entièrement nu en vélo s'approche de moi qui hésitait à un carrefour de chemins, et me propose son aide. En fait, aujourd'hui j'ai compris qu'il y avait des lieux naturistes un peu plus loin sur la berge, mais ce jour-là, j'ai été très déconcertée. Il dit connaître le camping et me propose de le suivre. En rigolant (de mon air tordu ?), il attrape sur son porte-bagage (où il y avait aussi son jean et ses tongues) un vieux slip tout déchiré à la Reiser, l'enfile, et voilà que je le suis, moitié-confiante, moitié sur mes gardes. En moins de 3 minutes, il me conduit au bon endroit.
Au camping, je retrouve encore mes 2 copains allemands que je suis depuis Passau, mais il y a ici un peu plus de monde (de la jeunesse), du côté des tentes.
les stats : 93,3 km 6h30 de pédalage moy 14,6 max 33,9
(Actuellement, je suis arrivée en Hongrie, mais le café Internet d'où j'écris péniblement ce message sur mon premier clavier magyar, va fermer dans 5 mn et je n'ai pas le temps d'ajouter ni la visite de Vienne, ni mon trajet d'aujourdhui).

Marbach-Kremps 29 mai

Au matin, je prends mon petit déj avec les 2 allemands sur la table commune, ils sont déjà prêts à partir. Moi, je démonte et charge tout sur mon vélo que je vais planquer avec l'accord de la dame du camping, derrière l'accueil. Je ne prends que mon sac à dos et ma casquette, pour aller faire une excursion pédestre, ça me dérouillera quelques autres muscles. Ma voisine de la caravane m'a également recommandé la visite de l'église Maria Taferl. Il s'agit d'une ballade de 6 km, en montée exclusivement, mais pas trop dure, car c'est en sous bois.
D'extérieur, cette église ne paie pas spécialement de mine, à part ses 2 clochers peut-être. L'intérieur est en rénovation, et il y a plein d'échafaudages.
Mais le reste vaut bien le coup : c'est du pur baroque (est-ce ça le baroque flamboyant?), mais il se dégage une grande luminosité. Moi qui ne suis guère sensible à ces étalages de dorures, je trouve cela admirable.
De là-haut, très belle vue sur le Danube. J'ajoute que c'est une basilique de pèlerinage, et aussi une étape du St Jakobsweg autrichien.
Je repars du camping vers 12h, il fait toujours aussi chaud, mais avec 3 fois plus de vent. Ca plombe le moral, ce sera comme ça toute la journée. Des vaguelettes d'écume se forment sur le Danube, d'ici à ce qu'il y en ait un qui vienne jiber sous mon nez...
Sur le chemin, je longe des quantités de bois que l'on arrose, je ne sais pas pourquoi (quelqu'un le sait-il?)
Je change de rive par un immense pont-écluse pour aller voir Melk (abbaye, monastère bénédictin majestueux) puis je retourne sur la rive gauche.
Ces traversées de Danube avec le vent sont particulièrement épuisantes.
Dommage pour le paysage qui est super : au lieu d'en profiter, je passe la journée à pester contre ce maudit vent. Pourtant, quelqu'un me console en m'affirmant qu'ici, tant qu'on a le vent d'est, on n'a pas la pluie !
Je traverse plein de très jolis villages : le radweg suit "la route romantique". On est sur la rive nord, donc exposée plein sud (vous suivez?), et maintenant ce sont des vergers (dommage, c'est trop tôt pour les fruits), puis des vignobles. C'est ici la plus importante région de production viticole. J'espère y gouter ce soir?
Tout au long du radweg, il y a quantités de tentations pour les cyclistes : chambres tout confort, Imbiß, terrasses, guinguettes, maintenant Weingut.... avec la chaleur, tout cela fait le plein. J'imagine ce que cela doit être en été!
Je m'arrête pour un café, moi aussi, puis ensuite, je suis rattrapée par un groupe de 6 allemands, dont une jeune femme avec qui je discute un bon moment, jusqu'à Dürnstein, ville assez touristique aussi, où on se sépare, non sans avoir été prise en photo par un membre de son groupe : "la petite française qui veut aller sur la mer noire".
Quelques km plus loin, je m'arrête à Kremps, où je suis allée repérer le camping, qui ne me plait pas du tout, au bord de la route, mais le prochain est encore peut être encore à 15 km, et il est déjà presque 20h...
Je cherchais le café Internet, dans le campus, et une gentille dame m'y a accompagnée, m'a encore fait bien des recommandations d'être prudente sur la suite de mon voyage ( ah j'en aurai entendu sur les Roumains !), mais aujourd'hui, le café en question est hélas fermé. Quelqu'un m'engage à entrer dans le bâtiment voisin, où se trouve un poste en libre service au 2eme étage. C'est un peu gonflé, mais personne ne m'a rien dit du tout, et pourtant avec mes vêtements de cycliste, je ne passe pas inaperçue ! J'y suis maintenant depuis bien 2h. J'espère seulement que depuis le temps que je suis sur le poste, on ne m'a pas enfermée dans le bâtiment.
Bon la prochaine fois, je mettrais les photos (c'est chose faite maintenant ...), sur ce poste, la manip n'est pas possible.
Quelqu'un peut-il se renseigner sur ce qu'on enseigne dans l'université de Kremps? il me semble que c'est le cinéma, ou les beaux arts.

Linz-Marbach an der Donau 28 mai

Départ de Linz à 9h, il fait déjà beau et chaud.
La sortie de Linz est très industrielle.
Comme j'hésite à un croisement, une cycliste joviale et vive s'arrête et me propose son aide. On sympathise tout de suite, elle me propose qu'on roule ensemble jusqu'à St Georgen et faire une halte dans un café.Elle s'appelle Sabine, habite à Enns, un village proche, et fait du vélo tous les jours (pour perdre ses rondeurs, dit-elle, observez la photo qu'un passant a prise de nous : on est un peu pareilles !) pendant que les enfants sont à l'école. On va dans un café tout cosy, fréquenté par d'autres mères de familles, où elle semble connaître tout le monde.
On se quitte bien copines, et on échange nos adresses e-mail. Le problème avec toutes ces rencontres, c'est qu'elles sont éphémères le plus souvent.
Par une variante du radweg, on rejoint la ville de Mauthausen, à une vingtaine de km du camping. J'avais prévu d'y aller : je ne veux pas passer à coté de ce lieu en faisant comme si de rien n'était. Mauthausen est une ville de vacances, avec de nombreuses terrasses de café pleines de gens insouciants. J'ai d'ailleurs du mal à trouver le site du camp, il me faut le demander à l'office du tourisme, et revenir sur mes pas de 3 km et enfin me taper sous le soleil une montée de 14 pour cent sur 4km, de quoi décourager du monde...
Il y a quelques classes d'ados dissipés venus en car, sinon très peu de monde et c'est si grand. Le musée est poignant, avec de nombreuses photos prises par les SS, et quelques objets usuels des déportés. J'y reste 2 bonnes heures, au milieu des baraquements, dans cette ambiance si particulière qui me poursuivra toute la journée. Je retrouve là aussi un couple de cyclistes hollandais rencontrés la veille, mais eux ont pris un taxi depuis le centre ville.
Je reprends ma route.
Il fait toujours si chaud, finalement, heureusement qu'il y a du vent pour maintenir un peu de fraîcheur. Les cyclistes, assez nombreux sur cette portion, roulent torse nu ou en soutien gorge. J'ai même vu une dame se baigner dans le Danube, et pourtant, il n'est pas très engageant maintenant.
Je reste donc sur la rive Nord, dépasse le camping de Greinz vers 17h, qui ne m'inspire pas du tout. Comme les allemands et les autrichiens mangent de très bonne heure, ils sont tous maintenant attablés, et je suis enfin seule sur la véloroute. J'ai pour objectif le camping de Marbach, c'est tout près de Maria Taferl où j'ai prévu d'aller visiter l'église dont m'a parlé Sabine ce matin avec enthousiasme.
Ce camping, minuscule, est comme je les aime, un accueil très sympa (avec même une borne Internet, dont je me suis servi comme vous avez vu). Il y a une petite aire pour les tentes où je reconnais avec plaisir les 2 gars du camping de Passau et de Linz. Cette fois ci on discute un moment: eux aussi viennent de l'ancienne RDA. Ils sont retraités, ont laissé la voiture à Passau, et comme beaucoup d'autres, font le trajet Passau-Vienne avec retour en train. Et comme beaucoup d'autres que j'ai croisés, ils ont du super matériel : vélo, tous avec des pneus Schwalbe, sacoches Ortlieb, ce sont les références ici. beaucoup de vélos de location aussi (reconnaissables à leurs sacoches bleues).
Le sol est très dur ici, et la dame de la caravane d'à coté vient gentiment me prêter un énorme marteau (vous pensez bien que je n'ai pas voulu emporter ce genre de chose !)
Ensuite, la douche chaude est délicieuse (avec sèche cheveux fourni !), et je m'en vais me restaurer à l'"Imbiß" (une sorte de snack en plein air) du petit port voisin : toujours pareil, saucisse avec pain et moutarde, un demi (un vrai, ça ne ne fait plus peur!) et un apfelstrudel pour finir. De toute façons, y'a pas d'autre choix.
les stats : 97,8 km/ 6:18 de pédalage/15,5 de moy/ 44,1 max

Passau-Linz 27 mai

Aussi incroyable que ca peut être, je suis actuellement sur un poste de travail de la fac de Kremps! mais c'est un poste "invité" et impossible télécharger les photos. Tant pis, ce sera pour plus tard : c est fait depuis le 1er juin
Donc la suite que vous attendez tous:
après mon nocturne au café Internet très branché de Passau, je suis rentrée au camping bien tard, il faisait tellement humide que j'avais l'impression dans l'herbe de marcher sur une éponge!
Donc au matin, malgré le grand soleil, tout est très humide, etje préfère attendre plus de 9h pour démonter. Sur une table commune, je prends un petit déj avec un couple d'allemands de l'ancienne RDA, qui reviennent de faire le circuit vélo Passau-Vienne et retour.
En partant, je fais une photo depuis le pont (Passau est une ville très photogénique), et quelques autres photos de la ville.
Je vais retirer un peu d'argent et faire un tour à la Fahrrad Klinik, par précaution, pour refaire la pression des pneus, et pour faire resserrer le frein arrière qui était tout mou. En fait, le frein ne me sert plus vraiment depuis Passau, parce que c'est vraiment tout plat.
A partir d'ici, il y a 2 options : rive droite ou rive gauche. Suivant le conseil des allemands, je prends la gauche (ou rive nord). Je dispose maintenant d'un guide fourni gracieusement par l'office de tourisme qui est très bien fait, très détaillé de Passau jusqu'à Bratislava.
Je ne regrette pas l'achat des clips solaires articulés, ils sont peut etre un peu tartes (surtout quand ils sont en position relevée), mais comme le soleil est violent...
Ca roule très bien, je fais du 20/22 km/h sans forcer, puis un petit vent d'est se lève pour pimenter la course trop régulière, mais ca va encore.
Le Danube est maintenant très large, il y a beaucoup de trafic : péniches, et aussi pleins de bateaux de croisière qui vont sur Vienne.
Je passe la frontière autrichienne vers 12h.
A un moment, le radweg s'arrête, et il me faut prendre un bac pour continuer sur l'autre rive. Les autres passagers me proposent de me prendre en photo.
Sur l'autre rive, bientot de la musique : cela vient d'une embarcation en bois, probablement une reconstitution d'un navire "barbare" genre galère avec une bande de jeunes excités dedans qui rament.
Je traverse la ville de Anschach, pleine de monde aux terrasses, les unes à coté des autres. Cette partie du trajet est vraiment trop touristique pour moi, et je passe mon chemin, pour faire une pause plus tranquille au calme sur un banc. La chaleur est accablante et je somnole un peu.
Un peu plus tard, un cycliste fait un bout de chemin avec moi, c'est Michael, policier dans le civil, qui va je ne sais où récupérer quelqu'un, puis en Hongrie.
Il m'explique qu'il a 7 semaines de congés, c'est pour cela qu'il a déjà fait de nombreux voyages en vélo : Maroc, Algérie, Italie, France.
Il roule vite, et j'ai un peu de mal à tenir son rythme. Quand nous arrivons à Linz, je suis morte, rouge écarlate, échevelée, assoiffée. Je le laisse continuer et cherche mon camping, qui est encore bien loin après la sortie de Linz, après une interminable étendue herbeuse, où des milliards de gens font du sport, jouent au ballon, font de l'équilibre, du vélo, du roller, jogging, marchent.
Est-ce comme ca tous les soirs après le boulot, ou parce qu'il fait beau? Le camping est au bord d'un petit lac de baignade, pas loin du Danube non plus, c'est juste un petit espace grillagé pour des tentes, dépendant d'un restaurant au personnel très impersonnel.
Il n'y a que 5 tentes, je reconnais tout de suite celles de 2 hommes qui étaient hier au camping de Passau avec moi. C'est comme ça tout le chemin, comme tout le monde va plus ou moins au même rythme, on se croise et on se recroise, puis on se sourit, on finit par entamer la conversation...
Après la douche (surprise : elle est froide-glacée, il fallait mettre 50c pour l'eau chaude!), je n'ai plus le courage de repartir en ville (le centre est au moins à 8 km de là) pour le café Internet que j'avais repéré.
Je suis crevée, j'ai pris un coup de chaud.
stats : 98,2km/5.51 de pédalage/moy 16,7/ max 33,2

en attendant la suite

aujourd'hui 29 mai, vite fait du poste internet du camping de Marbach (du coté de Melk, en Autriche), car je ne peux pas rester trop longtemps dessus. Je viens de lire vos derniers messages, merci á tous pour vos encouragements et commentaires. Je m'en vais faire une petite rando à pied, visiter la belle église m'a-t-on dit de maria taferl , ca me changera un peu. Mes 2 dernières étapes avoisinaient les 100 km, et j'ai besoin de soulager un peu mon fessier...
bises à tout le monde.

Retour sur le Danube Deggendorf-Passau 25 mai

Le matin, nous allons saluer les deniers participants qui sont encore là, dont l'organisateur, qui a pris l'adresse de ce blog, C'est pour ça que je ne veux pas dire trop de bêtises sur ce Potlach, c'est trop spécial.
Pedro m'amène directement à Deggendorf, un peu avant 13 h. Je repars avec un brin de muguet de la forêt de Bohème au guidon, et aussi, si vous le voyez sur la photo un petit souvenir du potlach ( une rondelle de bois pyrogravée).
Je suis toute contente de remonter sur mon vélo. Je vais faire un tour chez un opticien pour acheter un clip solaire à fixer sur mes lunettes (j'ai perdu l'ancien), c'est pas qu'il y a du soleil, c'est tout gris, limite orageux, et chaud (j'ai oublié de préciser qu'en Tchéquie, il faisait bien froid, Pedro avait bien du mérite de passer ces 3 nuits dehors). La vendeuse, très gentille, me complimente sur mon allemand (J'ai fait de l'intensif ces derniers jours!) et me vend un clip très classe, qui peut se relever.
Passau est à environ 55 km.
Je fais un petit tour de ville gratuit avant de retrouver mon Donau radweg. La sortie de Deggendorf est pas très intéressante, entre l'autoroute et une autre route importante, puis ça devient plus sympa. Ca roule très bien, en peu en descente, du facile. Le seul problème, c'est qu'avec ce temps orageux, il y a plein de moucherons insupportables, plusieurs fois, je traverse de véritables nuages de ces bestioles, qui me rentrent dans les yeux, les trous de nez, dans le maillot, se collent sur la sueur, sans compter tous ceux que j'ai avalés.
Je prends un café avec gâteau aux cerises dans un bistro spécial cyclistes. D'ailleurs, je revois de nouveau beaucoup de cyclos cette après midi.
Je traverse un énorme barrage avant l'arrivée sur Passau vers 17h3o. Enfin, le temps se dégage, et le soleil apparait. Ce sera mieux pour les photos. Un petit tour à l'office de tourisme pour identifier le camping, le café internet, une librairie où je voudrais acheter le tome 4 du guide du Danube (qui me semble incontournable, c'est la partie qui décrit Budapest-Mer noire, la partie la plus aventureuse du voyage).
Je m'installe au camping, tout petit et sympa sur une île, au pied du château. Il y a une demi-douzaine de tentes seulement, et des canards pas farouches au milieu.
Le bonheur de la douche : imaginez que j'ai porté les mêmes fringues pendant 3 jours, dormi avec et tout, plus les moucherons d'aujourd'hui collés dessus.
Enfin, je repars en vélo pour m'installer dans ce café internet, assez branché, d'où j'écris en ce moment, tout en buvant encore une bière à votre santé, et d'ailleurs je me taperai peut-être un de ces gâteaux au chocolat vus au comptoir avant de rentrer.

photos du Rathaus et du Dom.
Les stats pour aujourd'hui (j'ai neutralisé le compteur pendant les 3 jours de Tchéquie)
65 km ( il faut compter les tours en ville à moitié à pied) / 4 h 10 de pédalage/15,4 km moy/ max 32.6
Message particulier pour Céline et Théodora . J'ai bien noté que l'AJ de Passau est très haut perchée, le camping par contre est super, et pas cher. je l'ai aussi signalé à Alain qui devait passer par là avant moi.

Week end en tchéquie 22-24 mai

Le matin, je traîne un peu au camping, fais une petite lessive de ma tenue cycliste version froid (cuissard long et maillot manche longues), que je porte depuis Ulm, 3 courses au supermarché voisin en vélo.
Pedro étant arrivé plus tôt que prévu, je n'ai pas visité l'île à Regensburg, ni le musée Thurn und taxis, j'ai juste glissé un pas furtif dans ce qui semble être un centre de distri, mais il n'y avait aucune animation, juste voici les vélos des facteurs allemands.
A propos de la poste allemande, sachez qu'on trouve côte à côte 2 types de boites pour déposer son courrier : la boite de la Deutsche Post, et juste à côté la boite d'un concurrent. C'est malheureusement ce qu'on trouvera peut-être bientôt chez nous.
Puis je retrouve mon ami Pedro à la gare, dommage sans ma copine Françoise, retenue à Paris.
Nous chargeons le vélo dans son camion, et roulons vers la Tchéquie, qui n'est pas loin. Je m'étais un peu imaginée que je pourrais repartir de Tchéquie en vélo, pour ne pas l'obliger à me ramener à mon point de départ, mais je m'aperçois que c'est que de la montagne, et je n'insiste plus. Le lieu où nous allons est à seulement une trentaine de km de la frontière. Juste après la frontière (symbolique) de Zelezna ruda, des dizaines d'échoppes tenues par des vietnamiens qui vendent un tas de vêtements, de babioles, nains de jardins en quantités...
Nous sommes dans la vaste foret de Bohème, la région s'appelle Sumava (avec une sorte d'accent sur le "s" que je ne vous ferai pas), on prononce Choumava. C'est un endroit très apprécié des tchèques, car très sauvage, et il n'y a pas longtemps, c'était encore une zone militaire (frontière proche), et maintenant, c'est une zone naturelle protégée.
A Annin, nous allons saluer les amis de Pedro déjà arrivés, 1ère bière, puis allons à la ville voisine faire quelques courses alimentaires et autres liquides....
Le soir, saucisses au feu de bois avec le bon pain d'ici et leur moutarde que j'aime bien.
Je dors dans le camion, bien au chaud, et Pedro prend son sac de couchage, son matelas, et s'en va bivouaquer dans les bois, comme les trappeurs.
Le lendemain matin, nous allons faire une promenade avec 3 amis à lui, le long d'une rivière de montagne, la Vydra.
A mi-chemin, on s'arrête dans une sorte de taverne au milieu de la forêt, pour manger un goulash, servi dans un pain surprise, avec une petite bière que je vais regretter pendant la suite de la promenade, car j'ai du abuser de cafés et de bière, j'ai très mal au foie.
A cette taverne, il y a une loutre "apprivoisée", qu'on essaie de réintroduire.
En rentrant, quelques Harley sont garés sur le parking, dont ce modèle de 1942.
Une petite sieste, puis on est prêts pour les festivités. Beaucoup de monde est arrivé pour ce potlach.
Alors, vous voudrez savoir ce que c'est exactement, et je suis incapable de le dire précisément. Ca m'ennuierait de raconter des trucs que j'ai mal compris. Vite fait, il s'agit de retrouvailles entre tchèques d'ici et de tchèques qui ont émigré (surtout en 47 et en 68), en souvenir de l'ancien temps ou ils se retrouvaient dans la forêt (a l'origine, ce sont des jeunes issus du mouvement de jeunesse scout, mais qui ont fini par refuser son système autoritaire et ont mis en place des groupes parallèles avec une culture à eux, ont créé des chansons, des rites...

Maintenant, comme vous pouvez voir, ils ne sont plus tout jeunes!)



Ne vous fiez pas aux apparences : malgré leur tenue, il ne s'agit pas du tout d'un mouvement paramilitaire, mais plutôt hérité de l'uniforme scout, puis des surplus américains, je crois, et de la nécessité de rester discret dans la foret. Ces jeunes ont été mal tolérés sous le système communiste. Maintenant chaque groupe se retrouve annuellement dans un "potlach".
C'est quand même très particulier, les gens sont contents de se retrouver, on boit beaucoup de bière ( et quand je dis beaucoup, vous imaginez même pas !), on chante plein de très belles chansons tristes et plus gaies, d'amour, du folklore, ou d'aventures, de marins, du far west ...
Je regrette que Françoise ne soit pas là, je suis intimidée par tous ces tchèques immenses et costaux, qui parlent, parlent, et je ne comprends pas un seul mot. Quelques uns se dévouent pour me parler un peu en anglais, ou en allemand, mais ils s'imaginent que je comprends parfaitement, et je me chope un de ces mal de tête à force d'essayer de saisir le sujet ...
Un jeune Suisse-tchèque parle bien français et me tiens compagnie. Il m'effraie en me parlant des tiques qui sont nombreux dans la forêt et qui peuvent donner des infections très graves.
D'ailleurs sachez-le, Pedro m'explique qu'il faut tourner lentement avec son index mouillé de salive dans le sens horaire pour faire sortir la bête.
Le lendemain, quelques jeux d'adresse sont organisés, et je sauve l'honneur de justesse.
Puis quelques photos de groupe avant la fin officielle.
L'après midi, nous allons visiter le château de Kasperk, avec quelques km de bonne marche pour l'atteindre.
Le dernier soir, il reste encore quelques amis. La soirée autour du feu est très sympa : saucisses grillés encore, bières, chansons, guitares, violon, banjo, mandoline.
Admirez la voiture des copains, qui roule encore elle !