Constanta (Navodari) le 6 juillet

Au camping, la nuit a été chaude et bruyante, chacun écoutant la musique de son auto radio, portière ouverte, jusque tard.
C'est dimanche matin, et je m'impatiente d'attendre lundi pour pouvoir régler la question de mon retour en bus. Alors je décide de retourner à Constanta repérer l'agence Atlassib puisque la gérante du camping m'a indiqué où elle se trouve.
Je repars donc en vélo jusque là. Pour traverser la zone de Mamaïa, une sorte de guichet comme un péage d'autoroute est installé à l'entrée et à la sortie du site. Avec mon vélo, je passe sans problème, mais je ne comprends pas si les voitures doivent payer une taxe ou présenter une carte....
C'est le matin, la circulation est un peu moins dense qu'hier, mais quand même, il faut faire attention à tout, surtout aux automobilistes qui arrivent de la droite, car ils n'ont pas priorité, mais ils s'engagent quand même sur la voie jusqu'au tiers de leur voiture, ce qui fait qu'en vélo, je n'ai plus qu'à piler et attendre qu'ils libèrent le passage. Au début, je suis indignée et leur crie dessus, mais ça les surprend, et je comprends plus ou moins que c'est une tolérance, tout comme démarrer avant que le feu soit vert, car ici les feux sont équipés d'un compteur qui décrémente le nombre de secondes avant le changement de couleur du feu. Ce qui fait que les carrefours sont toujours encombrés. Je deviens dingue dans cette anarchie.
Bon, j'arrive à trouver le Delfinarium, qui est le point de repère pour trouver l'agence Atlassib, et, miracle, l'agence est bien sur le boulevard Mamaïa, et même, j'ai l'impression qu'elle est ouverte. Mais en réalité, les 2 gars de permanence ne sont là pour réceptionner des colis, car Atlassib fait du transport de personnes, mais c'est aussi une agence de messagerie (d'ailleurs, sur leurs camions, on peut lire "Post Atlassib"). On me dit de revenir demain à partir de 8h.
Je suis un peu plus tranquille, maintenant que j'ai constaté la réalité de cette agence, et je repars, cette fois ci, en prenant le "front de mer" piéton de Mamaïa, pour changer d'abord, et au moins être à l'abri des voitures, et voir à quoi ça ressemble.
Je cherche à acheter des timbres dans un hôtel, en vain, car il faut les acheter à la Poste. Pas de journaux en français non plus.
Le front de mer ressemble à tous les fronts de mer, mais celui-là est interminable, que des resto, pizzerias, bars, marchands de glace, de fringues...
Bien sûr beaucoup de monde, tous ont un truc à manger à la main, quelle que soit l'heure, il me semble.
Avec ces gondolinas, on peut surplomber sur 2 km au moins tout le site.
Comme je roule au pas, ou que je marche à côté de mon vélo, je mets beaucoup de temps à rentrer au camping, qui se trouve carrément à Navodari, c'est-à-dire avant Mamaïa, près des usines pétrochimiques que d'ailleurs on voit très bien depuis la plage du camping. D'ailleurs, sur le message d'hier, on peut distinguer ces usines en zoomant sur une des photos de plage.
Bonne surprise, le camping s'est vidé d'un bon tiers, car c'est la fin du week end. Le coin où j'ai planté ma tente est enfin respirable. Près de moi, une petite tente s'est installée : c'est un campeur solitaire qui est arrivé sans voiture. Je me dis que ça changera un peu de ces familles bruyantes.
C'est la fin de l'après-midi, et je vais faire un tour à la plage, me baigner, et essayer de faire quelque chose pour mon bronzage à 3 niveaux (car mes cuissards ne sont pas de la même longueur).
Au retour à la tente, je discute avec mon nouveau voisin, Mihaï, un garçon adorable, mais qui malheureusement ne parle pas de langue étrangère. Maintenant, j'ai acquis un peu de pratique pour utiliser quelques mots universels, ou en roumain que j'ai repérés, assez pour engager une conversation basique et limitée. Il s'intéresse aussi à ma bicicleta, à mon voyage, etc... On arrive à quelques échanges à l'aide de dessins, de mimiques, de gestes... Mihaï est venu en transport en commun de Ploesti.
Il a perdu un bras, dans un accident de train, me dit-il, et j'admire sa manière toute simple de se débrouiller dans la vie, comment il a décidé de partir en vacances tout seul, comment il a monté sa tente, etc.... Mais je suis encore plus admirative quand il m'explique qu'il a le projet de suivre comme moi le Danube, dans le sens Roumanie-Allemagne, en vélo. Il a une manière très émouvante de hausser les épaules en souriant et en penchant la tête, comme pour dire "il faut bien que je m'arrange avec ça".
Nous passons la fin de la soirée au bar du camping, avec la petite bière pression Ciuc.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour Joëlle,
Quelques soucis m'ont empêché de suivre votre aventure comme je l'aurais souhaité. J'ai enfin rattrapé mon retard pendant ce long week-end et voilà que vous êtes arrivée. Je ne peux dire qu'un seul mot : bravo. J'espère que ce périple vous apportera tous les souvenirs qu'il est bon de se rappeler quand , de temps en temps, le moral baisse un peu. De plus, tous ceux qui ont suivi votre parcours en ont pris aussi plein leur amusette. Merci pour ce récit et bonne suite, en espérant avoir quelques nouvelles de temps en temps. Amicalement
Danièle M